PRESETATION DE SAINTE-SUZANNE Haiti


PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA COMMUNE DE SAINTE-SUZANNE





APPUI À LA GOUVERNANCE LOCALE DANS LE NORD’EST 



PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA COMMUNE DE SAINTE-SUZANNE


Novembre 2008

Table des matières



Acronymes et abréviations

APKSUZ            : Asosiyasyon Plantè Kafe Sainte-Suzanne
ASEC               : Assemblée des Sections Communales
BAC                 : Bureau Agricole Communal
CASEC : Conseil d’Administration de la Section Communale
CCC                  : Conseil Consultatif Communal
CECI                  : Centre Canadien d’Etudes et de Coopérations Internationales
CEP                  : Certificat d’Etudes Primaires
CEP                  : Conseil Electoral Provisoire
DGI                   : Direction Générale des Impôts
FACN               : Fédération des Associations Caféières Natives
FAES                : Fonds d’Assistance Economique et Sociale
FAMV               : Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire
FAO                  : Fond des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation
FENU                : Fonds d’Equipements des Nations Unies
FONKOZE         : Fondasyon Kole Zepòl
IICA                   : Institut Interaméricain de Coopération pour l’Agriculture
IHSI                  : Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique
IRATAM             : Institut de Recherche et d’Appui Technique en Aménagement du Milieu
IST                    : Infection Sexuellement Transmissible
KPKS                : Koperativ Plantè Kafe Sainte-Suzanne
KW                    : Kilowatts
M                      : mètre
MARNDR           : Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement   
                             Rural
MAST                : Ministère des Affaires Sociales et du Travail
MDE                  : Ministère De l’Environnement
MICT                  : Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales
MINUSTAH        : Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti
Mm                   : millimètre
MSPP               : Ministère de la Santé Publique et de la Population
MTPTC             : Ministère des Travaux Publics du Transport et de la Communication
OCB                  : Organisations Communautaires de Base
OEA                  : Organisation des Etats Américains
OMS                  : Organisation Mondiale de la Santé
ONG                  : Organisation Non Gouvernementale
PAM                 : Programme Alimentaire Mondial
PF                     : Planification Familiale
PPC                  : Peste Porcine Classique
SDSH                : Santé Développement pour Stabilité en Haïti
SIDA                 : Syndrome Immuno Déficience Acquise.

MISE EN CONTEXTE


La dynamique de Développement actuelle nécessite aujourd’hui de disposer des données quantitatives et qualitatives suffisamment analysées, devant permettre aux instances décisionnelles du pays, aux organismes internationaux et nationaux, aux planificateurs et aux facilitateurs d’asseoir leurs interventions dans le milieu Haïtien sur des bases solides à partir des informations collectées sur le terrain auprès de la population cible.

Dans cette optique, la monographie partielle de la commune de Sainte Suzanne présentée ici, constitue un jalon de taille capable de satisfaire cet objectif.  Le profil sommaire de cette communauté, a permis de mettre en évidence de multiples aspects de cette commune qui, sans ce dernier resteraient tout à fait méconnu de tout un chacun.  

En effet, les données disponibles à l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI) sont malheureusement, soit trop souvent incomplètes, soit tout à fait déficientes; ce profil réalisé pendant environ deux mois de travail de terrain à Sainte-Suzanne suppléerait heureusement, dans une large mesure, à leur insuffisance.  La gamme d’informations collectées auprès de différents acteurs évoluant dans ce milieu couvre pratiquement un champ de domaines très vaste.  Elle s’articule autour de cinq (5) grands thèmes qui constituent les cinq (5) grands chapitres de ce travail, mise à part la méthodologie adoptée.

Une présentation générale et Biophysique de Sainte-Suzanne fait l’objet de la première partie.
La deuxième partie concerne les aspects socio-économiques, permettant à tout un chacun de se faire une idée de l’aspect social et les activités économiques de la zone.
Le troisième chapitre présente les grandes figures historiques, politiques qui ont laissé leur empreinte dans l’évolution de cette commune.
Le quatrième chapitre présente les infrastructures de la zone et les services sociaux de base existants dans la communauté.
Enfin, la dernière partie tire la conclusion sur le diagnostic sommaire de la zone.

La disponibilité de toutes ces informations constitue un outil d’une richesse inestimable,  permettant de jeter les bases pour un véritable processus de Développement Local, dynamique indispensable à l’amélioration des conditions socio économiques de la population de Sainte-Suzanne et par voie de conséquence envisager une meilleure valorisation de leurs ressources disponibles.



 

I.- Méthodologie

Pour conduire cette étude qui s’est soldée par la publication de ce document présentant la Commune de Sainte-Suzanne sur différents aspects liés à la vie communautaire, on a adopté les démarches suivantes :
  • Visites de reconnaissance de terrain, préliminaire ;
  • Contacts avec les élus locaux, les notables et les représentants des OCBs ;
  • Rencontres de sensibilisation et motivation dans le contexte de Développement Local ;
  • Repérage des habitations et des OCBs à l’intérieur de chaque  Section Communale ;
  • Revue de littérature sur la zone ;
  • Observations directes sur le terrain ;
  • Préparation de la grille de collecte des informations ;
  • Discussions avec des cadres et professionnels de la zone sur différents sujets;
  • Rédaction du document


1.1.- Matériels utilisés

Parlant de matériels, pour mener les études et faire un diagnostic sommaire, on a utilisés les matériels suivants :
_ Crayons 
_ Stylos
_ Papiers 
_ Caméras de photos 
_ Véhicule tout terrain 
_ Ordinateur et imprimante
_ Chaises et bureaux de travail
_ Téléphones
_ Blocs note


1.2.- Limitations

Ce travail en fait, produit après près de deux (2) mois sur le terrain est un peu limité vu que :
  •  Le lieu d’hébergement par rapport notre zone de travail nous limite énormément dans le peaufinement des informations collectées sur le terrain ;
  • Certaines informations recueillies n’ont pas été vérifiées sur le terrain. A titre d’exemple, le débit des rivières, le niveau de dégradation des bassins versants etc ;
  • La dimension de la Commune de Sainte-Suzanne avec ses six sections communales et le quartier, Dupity rendrait moins évidente l’échelle d’interconnaissance recherchée entre les pairs dans la collecte d’informations ;
  • La section Fond Bleu dans laquelle se trouve le quartier, Dupity présente des caractéristiques agro écologiques différentes par rapport aux autres sections et pourrait être l’objet d’un Plan de développement séparé.


II-PRÉSENTATIONS GENERALE ET BIO-PHYSIQUE DE SAINTE-SUZANNE

2.1.- Présentation générale de la Commune de Sainte-Suzanne

2.1.1.- Historique, population et limites administratives

Pendant long temps Sainte-Suzanne fut reconnue comme un quartier de Trou-du-Nord, mais grâce aux démarches du regretté mémoire, Septimus Jean-François, la zone a pu être élevée au rang de Commune en 1881. Située dans le Département du Nord-est, Sainte-Suzanne est l’une des quatre (4) communes qui composent l’arrondissement du Trou-du-Nord et s’y trouve à 10, 5 Km environ. Les Suzannéens, Suzannéennes ou Suzannais, Suzannaises estimés aux alentours de 27,737 habitants d’après les interviewés sont des gens très hospitaliers qui ont la conviction que l’agriculture reste la base du développement économique et social de la zone.

Sur le plan orographique, la région de Sainte-Suzanne est un prolongement du bassin versant de l’arrondissement de Vallières en sortant de Grosse-Roche en passant par Fond Bleu et Mocaneuf.  Une partie de ce bassin versant s’étend jusqu’à Limonade et alimente la rivière de Parois en l’eau de pluie. 

Sur le plan administratif, Sainte-Suzanne est divisée en six (6) Sections Communales et un quartier (Dupity qui s’inclut dans la section de Fond Bleu) présentées au tableau ci-dessous selon la superficie et le nombre d’habitations et la population.

Tableau # 1 : Profil démographique de la Commune de Sainte-Suzanne selon les Sections Communales, la superficie, la population et le nombre d’habitations
Communautés
Habitations
Population
Superficies
Densité
54
3,021 hab
17.58 km2
171.84 hab/Km2
2ème Bois Blanc
46
3,449 hab
16.78 km2
205.54 hab/Km2
3ème Cotelette
96
4,767 hab
23.20 km2
205.47 hab/Km2
4ème Sarazin
41
2,672 hab
10.75 km2
248.55 hab/Km2
5ème Mocaneuf
52
3,733 hab
32.20 km2
115.93 hab/Km2
6ème Fond Bleu
91
8,095 hab
39.57 km2
204.57 hab/Km2
Bourg de Ste-Suzanne


2,000 hab
-
-

  Source : Combinées.

Au regard de ce tableau, on constate que la Section Communale de Fond Bleu quoique très éloignée du Centre Bourg est la plus peuplée avec près d’un tiers de la population.

Par rapport aux limites administratives, on peut dire que la Commune de Sainte-Suzanne est bornée: 
* A l’Est par la Commune de Trou-du-Nord
* A l’Ouest par la Commune de la Grande Rivière du Nord
* Au Nord par la Commune de Limonade
* Au Sud par les régions de Vallières, de Ranquite et de Bahon
Suite aux difficultés rencontrées par rapport à l’agriculture, cette région connaît de nos jours une forte tendance à la migration interne et externe.  Certains membres de la population, surtout les jeunes se déplacent vers Fort-Liberté, Cap-Haïtien et Port-au-Prince à la recherche du pain de l’instruction et rarement ils y reviennent.  D’autres plus âgés, surtout les agriculteurs, au fil de l’année se déplacent vers la République Dominicaine pour avoir de mieux-être soldés par la tuerie ou la perte de tout ce qu’ils ont pu produire là bas et reviennent encore plus pauvres qu’auparavant.  A en croire les propos de certains interviewés, faisant partie du CCC, il y’a une troisième catégorie de migrants, appelée migration saisonnière venant de la section de Mocaneuf qui vont chaque année entre Mars et Mai à Plateau Central à la recherche de travail sur des exploitations agricoles. 

Le tableau qui suit présente la tendance à la migration dans la zone, selon les Sections Communales.
Tableau # 2 : Tendance de la migration par Section Communale  
Sections Communales
Zones de migration
Raisons
Foulon
Trou-du-Nord, Limonade
Travail
Bois Blanc
Grande-Rivière du Nord
Travail
Cotelette
Trou-du-Nord
Travail, éducation
Sarazin
Trou-du-Nord
Travail, éducation
Mocaneuf
Plateau Central
Travail
Fond Bleu
Saint-Domingue, Fort-Liberté, Cap-Haïtien, Trou-du-Nord
Travail, éducation
Bourg Sainte-Suzanne
Cap-Haitien, Port-au-Prince
Travail, Education
Source : Entrevues à Sainte Suzanne, novembre 2008
 
 

2.1.2- Climat

Il n’existe pas à Sainte-Suzanne une station météorologique minimale permettant d’enregistrer les données climatiques de ladite Commune. Cependant, le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR) possède un petit pluviomètre artisanal installé sur l’habitation de Benn à Sarazin, élevé entre 400 et 500 m d’altitude qui sert à enregistrer les précipitations annuelles de la zone.  Alors qu’il n’existe  au quartier de Dupity, situé entre 600 et 700m, aucun pluviomètre.  Or, du point de vue agro écologique, cette localité parait tout à fait différente des autres et on ne peut avancer de chiffre que ce soit sur la température que sur la pluviométrie.  Suite à nos observations sur le terrain, on découvre que la Commune de Sainte-Suzanne dans son ensemble est semi humide considérant le climat des quatre (4) Sections Communales proches du Centre Bourg (Foulon, Bois Blanc, Cotelette et Sarazin) apparemment sec et celui des communautés proches de Dupity (Mocaneuf et Fond Bleu) très humide. 

En général, les précipitations varient d’une année à l’autre, ce qui empêche aux agriculteurs de bien cerner la problématique des saisons.  Pour l’année 2003, par exemple, la pluviométrie a atteint 2,354.45 mm
Le tableau qui suit présente la variation annuelle des pluies sur trois ans

Tableau # 3 : Répartition annuelle des pluies sur trois années en mm
Années
2006
2007
2008
Pluviométrie
1204.3
1760.85
1147.00
     Source : BAC de Sainte-Suzanne

Selon ce qu’ont rapporté certaines personnes âgées invitées aux rencontres, dans le temps, vers les années 60, la commune était plus humide surtout de Septembre à Mars avec très peu de chaleur de Mai à Août, mais cependant vu l’état actuel des sommets de montagnes, la situation d’aujourd’hui est totalement différente.

Le tableau suivant présente les variations inter mensuelles des pluies et de la température dans la Commune de Sainte-Suzanne.

Tableau # 4 : Variations inter-mensuelles des pluies et de la température
Paramètres / Mois
Janv
Fev
Mars
Avril
Mai
Juin
Juil
Août
Sept
Oct
Nov
Déc
Précipitation
Sécheresse
Très pluvieux
Sécheresse
Pluvieux
Température
froid
froid
Chaud
Chaud
Très froid
 Source : BAC de Sainte-Suzanne

On trouve dans l’ensemble de la Commune de Sainte-Suzanne, deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches.  Les saisons pluvieuses allant des mois de Novembre à Décembre et d’Avril à Juin. Alors que et les saisons sèches s’étendent de Janvier à Mars et de Juillet à Octobre.  La zone, en dépit de sa dégradation, est très fraîche et agréable avec une température moyenne annuelle oscillant autour de 270C.  Elle réunit les conditions climatiques favorables au développement des cultures comme le café et se prête à l’arboriculture fruitière, tant sur les mornes que sur les  collines.  Grâce au climat, les gens des quatre (4) Sections Communales (1ère Foulon, 2ème Bois Blanc, 3ème Cotelette et 4ème Sarazin) proches de Sainte-Suzanne font des cultures maraîchères et y cultivent de l’Igname, du haricot, tandis qu’à Mocaneuf et à Fond Bleu sur Dupity, les agriculteurs entretiennent du manioc, de la patate et de l’haricot.

2.1.3.- Les Ressources Naturelles

2.1.3.1.- Les sols 

Les sols de la Commune de Sainte-Suzanne sont, d'une manière générale propres à l'agriculture arboricole.  Ils proviennent de diorites quartzifères.  Sur les versants, les sols rencontrés sont surtout de l’argile ou du limon et rarement le calcaire qu’on découvre aux pieds monts.  Au centre Bourg et dans les Sections Communales limitrophes, les sols jouissent d’un drainage naturel, ce qui facilite leur lessivage et les rendent donc peu fertiles.  Par contre, en s’approchant de Dupity, on se rend compte que le drainage naturel n’est pas tout à fait évident et il existe même en certains endroits des stagnations d’eau, surtout sur la route.  Au dire de certains membres de la population, la terre depuis des années aurait perdu sa potentialité agricole vu que les paysans jusqu’à présent :
  • Continuent d’abattre des arbres pour la production de charbon surtout à Dupity ;
  • Utilisent des pratiques culturales forfaitaires et contradictoires aux logiques de conservation de sols, malgré les conseils réitérés des cadres du MARNDR ;  les agriculteurs pour ainsi dire refusent de faire des bandes de légumes, ils ne comprennent pas la nécessité par exemple d’exploiter les versants en courbe de niveau ;
  • Continuent de pratiquer l’écobuage (culture sur brûlis), ils ne veulent pas aussi faire des rampes de paille sous prétexte qu’elles tolèrent des insectes qui nuisent aux cultures ;

En fait, en observant les montagnes, on constate qu’elles ont subi une forte action anthropique qui conduit à la perte des ressources en sol, transportées au fil du jour par les cours d’eau qui traverse la région, la disparition de la caféiculture, en un mot la rhexistasie la plus profonde.    

2.1.3.2.- L’eau

Le réseau hydrographique de la Commune de Sainte-Suzanne quoique très imposant n’est pas utilisé par la communauté.   Presque toutes les Sections Communales sont traversées par des cours d’eau ayant un débit plus ou moins régulier.  Les crues soudaines dans certaines régions emportent vies et biens à leur passage et ceci sur toute l’année, sauf en Février et Mars coïncidant avec la période des sécheresses.  Le tableau ci-dessous renseigne sur la potentialité hydrique de la zone.

Tableau # 5 : Potentialités hydriques de la Commune de Sainte-Suzanne
Sections Communales
Rivières à forts débits
Rivières à faibles débits
1ère Foulon
Saint-Martin, La croix, Caïmite
Darman
2ème Bois Blanc
Cuvert
Grosse Roche
3ème Cotelette
Caracol
Bois Neuf
4ème Sarazin
Saint-Martin
Chevaliot
5ème Mocaneuf
Picot
Caïman
6ème Fond Bleu
Jean-Mary et Dissocié
Duvergé
Centre Bourg
Saint-Martin, Caïmite, La croix, Duton,

Source : Entrevues des interviewés et exposés de Pierre Israël du MARNDR

A travers toute la Commune, l’eau des rivières est utilisée à des fins diverses allant des services domestiques (boisson, lessive, nourriture, rejet des ordures, défécation humaine) en passant par les activités de construction pour terminer avec les besoins de l’agriculture et de l’élevage (arrosage, abreuvement des animaux) etc.  Toutes les rivières déversent leurs eaux dans le Nord.  Les sources, selon ce qu’ont rapporté les interviewés, sont également très nombreuses.    Plus d’une vingtaine ont été dénombrées pour toute la zone.  D'autres points d'eau comme des mares, dans toutes les Sections Communales, sont également repérées, mais celles-ci au fil des années ont connu la sédimentation suite à l’érosion et dans la grande majorité des cas les gens sans connaissance technique ont fait des interventions sur leurs berges pour les agrandir, celles-ci ont été finalement érodées et ces espaces ne sont plus utilisés dans la riziculture, comme ce fut le cas au bon vieux temps.

2.1.3.3.- Les basins versants

La Commune de Sainte-Suzanne regroupe près de quatre (4) bassins versants qui prennent naissance dans ses différentes Sections Communales et qui se jettent dans le Département du Nord.  C’est ce qui explique pourquoi, lorsque même  il n’y a pas de pluies dans les contrées avoisinantes de la Grande Rivière du Nord ou de Parois, à Limonade, on peut en passant remarquer que ces eaux sont boueuses et tumultueuses, cela résulte de l’immensité de leurs bassins versant qui commencent dans les hauteurs de Sainte-Suzanne.

Ainsi, parlant de bassins versants, on dénombre dans la zone :
1._ Le bassin versant reliant Bois Blanc et Cotelette qui se jette au cours d’eau de Caracol (Caracol poisson) du coté de la Grande Rivière du Nord ;
2._ Le bassin versant reliant Foulon et Sarazin par les monts Sarazin et Lissé qui se jette à Bois de l’Anse deLimonade ;
3._ Le bassin versant de Mocaneuf avec la rivière Picot qui se jette à Bahon ;
4._ Le bassin versant de Dupity sort de Vallières et embrasse l’habitation de Roqué aussi bien qu’une partie deRanquite, se déverse dans la rivière Marie-Anne avant de se jeter à Bahon.

Considérant par exemple, les berges des rivières, dans le temps ils étaient bien boisés, selon ce qu’ont rapporté certains leaders de la zone.  Aujourd’hui, ce n’est plus le cas et lors des crues, les berges sont facilement emportées occasionnant des inondations et des pertes du cheptel ou de récoltes.  

Sur les différents bassins versants qui abritaient dans le temps la caféiculture, les espèces fruitières (manguiers,Mangifera indica), les essences résineuses et autres, les agriculteurs ont intervenu et ont détruit cet équilibre liant le sol, les eaux et la forêt.  Sur les flancs des montagnes dénudés, rien n’est épargné, par exemple le sucrin qui servait d’ombrière au café a été sauvagement attaqué pour la production de charbon de bois, alors que le pin sert à la fabrication de planches.  Les paysans détruisent le capital ligneux, sans se rendre compte des dangers aux quels, ils s’exposent et sans penser à une stratégie de remplacement.

Les Responsables des Institutions Publiques comme celui du MARNDR a fait beaucoup d’efforts pour convaincre les gens à ne plus agir de la sorte.  Ces conseils sont suivis par quelques uns et ironisés par d’autres.  Le pire selon sa déclaration, les gens qui produisent le charbon de bois sont les plus récalcitrants et ne veulent plus participer aux programmes de reboisement.  Les leaders religieux et politiques ont en ce sens, fourni une aide appréciable quant à la sensibilisation de la population par rapport au déboisement, mais on n’a pas encore ressenti les résultats qui doivent apporter un changement de mentalité, à travers une bonne gouvernance pour la protection de l’environnement et le développement durable.     
La zone a finalement de très grandes potentialités hydro-électriques et agricoles, tenant compte du barrage hydro-électrique implanté entre Sainte-Suzanne et la Section Communale de Caracol (Caracol banane) dans le Nord qui produit de l’électricité permettant d’alimenter les communautés de Limonade, de Grand-Pré, de Grande-Rivière du Nord, de Cap-Haïtien etc, alors que le bassin versant du cours d’eau le plus important qui l’alimente est à Bois Blanc donc à Sainte-Suzanne qui ne bénéficie pas de cette exploitation.  A Mocaneuf, il y’a un système qu’on peut installer grâce aux rivières Daran, un système sur l’habitation Lasset et un autre sur l’habitation Duclos grâce à Saint-Martin à Foulon.

Tableau # 6 : Ressources en eau  de la Commune de Sainte-Suzanne
Rivières
Sources
Bassins Versants
Exutoires
Saint-Martin, Duton, La croix, Caïmite
Sarazin, Bois Blanc


A Foulon, en amont, sur l’habitation Servè au bloc de Chalsec, la rivière Duton se déverse dans la rivière Saint-Martin et sur l’habitation Tèsent les rivières Lacroix et Caïmite se rencontrent pour former la rivière Croco qui lui aussi va rencontrer Saint-Martin sur l’habitation Duclos pour finalement se jeter à la rivière parois, en passant par Bois de l’Anse   
Rivière parois, Bois de l’Anse, Limonade
Lacroix, Jumeaux
Habitations,Ma-
zanbèck, Vincent, Grosse-Roche
A Bois Blanc, en amont, sur les habitations Mazanbèck et Vincent, deux ravines forment la rivière jumeau qui se jette à Lacroix que nous avons déjà décrit le parcours.  La ravine Noel prenant sa source sur l’habitation Grosse-Roche, se jette à la rivière de Caracol   
Bois de l’Anse, Limonade, Cotelette
Cuvert
Habitation Jango
A Bois Blanc, elle a sa source à Jango.  Elle traverse la route conduisant à Limonade de Bois Blanc étant, à partir du carrefour garde gens d’armes.  Elle se jette à Bois de l’Anse.
Rivière parois, Bois de l’Anse
Caracol
Habitation Doré
A Cotelette, elle a sa source à Doré, elle passe par Cotelette et se jette dans la Grande rivière du Nord au niveau du barrage hydro-électrique à Gilette
Grande rivière du Nord au barrage hydro-électrique
Ravine Mansèl
Habitation Menard
A Cotelette, sortant de Menard, elle passe par Cotelette et se jette dans la rivière Caracol sur l’habitation Fourque
Caracol Banane
Source : Entrevues au près des riverains et exposés de Pierre Israël du MARNDR

2.1.3.4.- Les ressources ligneuses

Sur les montagnes humides dégarnies, particulièrement à Sarazin et à Côtelette, pousse encore le caféier sous ombrage.  Il existe sur les versants et les sommets inaccessibles des arbres isolés.  C’est le cas des sections communales de Foulon, de Bois Blanc, de Mocaneuf et de Fond Bleu.  Dans ces zones pratiquement dénudées, on retrouve ces écosystèmes et les essences suivantes :
* Montagnes semi humides éclaircies : manguier, avocatier, quenépier, citrus, cocotier, bambou, sucrin et quelques essences de pins et de chêne.
* Zones dénudées et très érodées : campêche, eucalyptus, acajou, acacia, pomme rose, noix d’acajou, goyave, bois casse, caïmitier, palma christi.

Dans le passé grâce à la couverture arboricole, la zone produisait beaucoup de café.  Mais suite au déboisement et la chute des prix du café, les gens ont abandonné cette culture au point d’attaquer les forêts qui servaient à cette exploitation.  En ce sens, l’IICA entre 1997 et 1998, voulant relancer cette production dans la zone, avait fait des expériences sur le café avec un projet d’intensification de cette culture qui a permis d’implanter 80,000 plants à travers les six (6) Sections Communales et la mise en place d’un centre de lavage du café sous la direction de l’APKSUZ qui regroupait des représentants de chaque Section Communale et dans chacune d’elle, on y établissait des pépinières, des jardins modèles, des abris provisoires à base de banane, en attendant la croissance des arbres plantés antérieurement devant servir d’ombrière.  Entre 2005 et 2006 l’APKSUZ a dû interrompre ses activités suite à la cessation de son financement par la FACN, de Jacmel étant, qui s’est définitivement installée à Marmelade.  Malgré tout la KPKS continue d’acheter du café qui est exporté sous le nom de Haitian Blue.  Le café de Sainte-Suzanne fut aussi attaqué par des scolytes à partir des années 2000, ce qui avait engendré une baisse considérable de la production.   Pour résoudre ces problèmes, les planteurs avec l’encadrement technique des cadres du MARNDR avait fait une lutte contre les scolytes, notamment par des pièges avec phérormones, des récoltes sanitaires, des tris et récoltes éliminatoires, donc une lutte intégrale qui a apporté certes des résultats non négligeables dans cette culture.  Dans certaines Sections Communales, on dispose de d’épulpeurs pour traiter le café.    




III.- ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA COMMUNE DE SAINTE-SUZANNE.

3.1.- Les activités économiques. 

A coté de l’agriculture, le petit commerce constitue l’essentiel des activités économiques des habitants de Sainte-Suzanne.  Le commerce dans toutes les contrées, est pratiqué aussi bien par les hommes que par les femmes.  L’artisanat, le travail salarié font vivre également une partie de la population.  Bon nombre de familles comptent plutôt ou aussi sur les subsides envoyés de Port-au-Prince ou de la République Dominicaine où résident un ou plusieurs des leurs.  Il convient de ne pas négliger l’apport des jeux de hasard, véritables activités économiques surtout pour les hommes, tels la borlette et les combats de coqs.

3.2.- L’agriculture

L’agriculture encore pluviale est dominée par les cultures vivrières, représentant la première activité économique majoritairement pratiquée à Sainte-Suzanne.  Les cultures dominantes pratiquées tout au long de l’année sont : L’Igname, le manioc, la canne-à-sucre et l’haricot.  Autrefois l’économie de Sainte-Suzanne reposait uniquement sur sa production caféière intensive.  Cependant, la chute des prix sur le marché international, le vieillissement des plantations, le contrôle difficile des scolytes ont contribué grandement au déclin de cette denrée d’exportation.  L’absence d’une technologie appropriée, la dégradation de l’environnement ont accéléré encore davantage le processus de disparition des grandes plantations de café dans la commune au profit des cultures érosives comme l’arachide, le manioc, le haricot sur des pentes dépassant 40%.  Ces choix non techniques des agriculteurs sont dus au manque d’encadrement des agents du MARNDR qui sont pratiquement dépourvus de tous les moyens qui leur permettraient d’offrir des services de qualité aux riverains.
Il reste heureusement à cette commune la production intensive des essences fruitières qui se révèlent d’un bon apport pour les cultivateurs. 
            Les exploitations agricoles gérées autant par les hommes que par les femmes,  connaissent des difficultés non négligeables comme la disponibilité en l’eau, l’érosion, les pertes post-récoltes,  la main d’œuvre qui se raréfie et qui est devenue très chère au point de payer Gdes 100 pour une journée de travail par travailleur et deux repas.  Le travail agricole est organisé soit par les membres de l’exploitation, le père, la mère et les enfants ou soit par l’intermédiaire de coumbit.  La main d’œuvre est locale, les paysans très limités en terme de comptabilité agricole n’ont pas les moyens d’avancer des chiffres par rapport aux revenus générés par les activités qu’ils réalisent.  Ils prétendent de ce fait qu’ils sont déficitaires si l’on tient compte de leurs forces de travail investis sur les exploitations agricoles.  Ils sont donc tous d’avis que l’agriculture de la zone reste une pratique de subsistance alors que les dépenses seraient de beaucoup supérieures aux revenus.  Ceci est tout à fait évident, considérant par exemple, l’outillage agricole rudimentaire composé de houe, de machette, de piquoir, de pince qu’ils utilisent.  De plus sur des versants déjà dénudés, on commence à peine à introduire du coté de Mocaneuf, l’attelage.  La disponibilité des intrants agricoles pose encore de sérieux obstacles au développement de l’économie de la zone vue que les engrais en fait très chers et rares, les semences, les pesticides et les pulvérisateurs ne sont pas faciles à trouver. 
Les exploitations agricoles fixées en moyenne sur un carreau de terre reparti en minifundia à travers l’espace permet aux planteurs d’assurer leurs survies en particulier les femmes qui s’impliquent dans tout le processus de production que ce soit au niveau du sarclage, du semis, de la plantation, de la récolte et de la vente des denrées agricoles.  Elles sont aussi les principales responsables de la préparation de la nourriture pour les travailleurs lors des journées de coumbit etc.  
Considérant la fruiticulture, elle est très abondante à Sainte-Suzanne.  Cependant, elle n’est pas rentable, vue que l’écoulement est difficile par rapport à l’inaccessibilité des zones de production de mangues, d’avocats, d’ananas et des citrus, de plus le circuit de leur commercialisation n’est pas bien connu par les agriculteurs.  La production, juste une certaine est consommée sur place, le reste n’étant pas utilisé est perdu.
La production de café, comme nous l’avons montrée plus haut connaît de sérieuses difficultés suite à l’instabilité, disons la baisse des prix sur le marché international, le vieillissement des plantations, la perte de la couverture forestière et l’attaque des scolytes.
Parlant d’encadrement technique des agriculteurs, il est tout à fait dérisoire et insignifiant à travers toute la Commune de Sainte-Suzanne, qui n’a à sa disposition, qu’un BAC sous équipé, sans personnels, dirigé par un Technicien Agricole animé de bonnes volontés, qui y réside depuis plus de 13 ans, se sacrifiant corps et âme pour pourvoir aider la communauté.  

3.3.- L’élevage

Les difficultés en matière d’élevage, ne sont pas différentes de celles de l’agriculture, le cheptel composé surtout de bovins, de caprins, de porcins et de poulets permettent aux paysans de s’échapper à des situations d’extrêmes urgences, maladies, décès et rentrées scolaires.  Des animaux comme les chevaux, les ânes et les mules très rares sont surtout utilisés pour les travaux des champs, les besoins domestiques et les longs déplacements.
Pour les premières espèces citées antérieurement, elles ont leurs périodes de reproduction coïncidant entre Mars et Septembre correspondant à leurs périodes de chaleurs.  Les maladies couramment dépistées sont le New Castel qui frappe les poulets presque deux fois l’an, la PPC ou fièvre porcine sur toute l’année, le charbon ou anthrax pour les bœufs et les chèvres, ainsi que des parasitoses.  En 1995, l’anthrax s’était tellement propagé, qu’il y’a eu des personnes atteintes.  Le MARNDR et le MSPP avaient fait des études conjointes dans la même zone et en guise d’interventions le Ministère de l’Agriculture avait procédé à des campagnes de vaccination des animaux, tandis que le Ministère de la Santé Publique quant à elle, avait traité les gens malades.  Pour le présent  moment, la tendance et le taux de morbidité en anthrax ont été vus à la baisse suite aux campagnes de vaccinations régulières du MARNDR à travers la Commune.
            Pour être beaucoup plus opérationnel, le MARNDR avait récemment formé des planteurs dans chaque Section Communale devant jouer le rôle d’auxiliaires vétérinaires ou GSB (Gwoupman Sante Bet).  Les services qu’ils rendent à la communauté sont certainement non négligeables, en assurant le traitement des animaux malades, des parturitions difficiles etc.  Ainsi pour vacciner un bœuf, on paie Gdes 10 et pour un porc Gdes 5.  Ces auxiliaires ne sont pas des fonctionnaires du MARNDR, mais ils ont la possibilité d’y acheter des médicaments à un prix subventionné, ce qui leurs permettent de générer une marge de profits.  Les animaux ; bœufs, caprins et porcs, par ordre d’importance sont généralement vendus aux marchés de Lasset (Mocaneuf), de Savane église (Cotelette), à Bois de l’Anse (Limonade) et à Bahon.  L’élevage se fait à la corde pour les bœufs, les caprins et les porcs tandis qu’il est libre pour les poulets. 

3.4.- Le commerce

Les exploitants agricoles sont intégrés aux marchés à travers les circuits de commercialisation où dominent les « madan Sarad ».  En dépit de l’éloignement de ces marchés importants (Bahon, Trou-du-Nord, Cap-Haïtien, etc) et des liaisons automobiles très rares ou inexistantes entre eux et le bourg de Sainte-Suzanne, le flux des produits vivriers et de leurs  dérivés (céréales, cassave, sirop de canne) qui va s’y vendre est impressionnant.  
A travers toute la commune, il n’existe pas de structures physiques devant abriter les commerçantes.  La vente des produits déposés à même le sol, se fait sous des tonnelles en palissade et réunit des gens venant de Bahon, de Grosse Roche et des différentes Sections Communales.
Le tableau suivant renseigne sur l’horaire des marchés pour la Commune.

             Tableau # 7 : Les jours de marchés à travers la Commune de Sainte-Suzanne
Localités
Jours
1ère Foulon
Pas de jour de marché
2ème Bois Blanc
Pas de jour de marché
3ème Cotelette
Jeudi
4ème Sarazin
Pas de jour de marché
5ème Mocaneuf
Mardi – Samedi
6ème Fond Bleu
Dimanche
Centre Bourg
Lundi
            Source : Entrevues au près des riverains, Novembre 2008


A travers toute la commune, il n’existe pas de petites boutiques, comme c’est le cas dans certaines autres régions du pays.  Au Centre Bourg, on en trouve à peine 6.  Le charbon de bois et les planches produits dans les différentes Sections Communales sont rapidement écoulés vers Mocaneuf, qui est devenu depuis belles lurettes le point de rencontre pour la vente de ces produits.  Si le flux des denrées agricoles acheminées aux marchés avoisinants (Trou-du-Nord, Cap-Haïtien) n’est pas très fort, sauf pour le charbon et des planches, celui des produits achetés est considérable et très diversifié.  Il consiste principalement en riz, en maïs, en spaghetti, en huile, en farine de blé, en carburant er en produits de première nécessité.  Selon le dire des gens interrogés, le flux des produits achetés dans les zones avoisinantes dépasse de loin celui des achats.  On peut donc se faire une idée de cette économie qui s’appauvrit graduellement non seulement en termes de capital ou de fonds, mais aussi par la perte de ses écosystèmes, donc sa biodiversité par la rhexistasie.
L’apport des activités para-agricoles à l’économie, telles l’artisanat par la confection de chaises en paille, de paniers, de vans est négligeable. 

3.5.- La famille, les religions

En général, les ménages de Sainte-Suzanne sont composés de familles nucléaires.  Les familles mono parentales sauf en cas de décès d’un des conjoints et du divorce sont rares.  Les pères s’occupant principalement des activités agricoles ont cette lourde responsabilité d’apporter de l’argent dans les foyers, alors que les femmes en assurent les tâches domestiques.  La délinquance juvénile est un peu rare, mais cela n’empêche pas qu’elle frappe des jeunes de 14 à 16 ans par des cas de grossesse précoce.  Dans l’ensemble, les familles se font du souci pour l’éducation de leurs enfants et dans bien des cas, ils n’ont pas la possibilité de les envoyer à Port-au-Prince, au Cap-Haïtien et même plus près de la zone, à Trou-du-Nord.   
            Pour ce qui a trait à la religion, la zone de Sainte-Suzanne regroupe beaucoup plus de catholiques que de protestants.  Dans presque toutes les Sections Communales et au Centre Bourg, il y’a des chapelles ou temples.  Ces deux grandes tendances religieuses, interviennent dans plusieurs secteurs de la vie courante, que ce soit par l’évangélisation, l’éducation, la santé, l’encadrement aux démunis et l’entraide.  Par exemple au Centre Bourg, il y’a la congrégation des ‘’Petites Sœurs de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ’’ qui fournit une aide très appréciée en santé publique, de même que le Centre de Santé de Dupity, administré par le révérend Père ‘’Enos Brunot’’.
            Dans presque toutes les Sections Communales, on y recense aussi des vodouisants s’affichant très rarement et des hougans qui sont consultés assez souvent quant à la médecine traditionnelle.
            Le tableau qui succède apporte des informations concernant le secteur religieux de Sainte-Suzanne.
Tableau # 8 : Dates de fêtes patronales et de moissons à travers la Commune de Sainte-Suzanne.
Localités
Dates Fêtes
Saint Patron
Dates moissons
1ère Foulon
29 Juin
Saint Pierre
-
2ème Bois Blanc
09 Novembre
Saint Charles Boromé
-
3èmeCotelette
04 Octobre
Sainte Thérèse de l’enfant Jésus
-
4ème Sarazin
19 Octobre
Saint Luc
-
5èmeMocaneuf


-
6ème Fond Bleu
27 Juin
Perpétuel Secours
-
Centre Bourg
11 Août
Sainte-Suzanne
3ème Dimanche Août
  Source : Entrevues au près des riverains

3.6.- Le tourisme

La Commune de Sainte-Suzanne a naturellement un attrait touristique, qui est limité par le manque d’informations et de recherche à ce sujet dans la zone et la question d’inaccessibilité qui se pose avec acuité dans certains coins et recoins des Sections Communales.  A en croire les personnes vues, il existe à la 1ère Section Communale de Foulon des masures coloniales à Gomèz et des pierres avec écritures indiennes à Gervé datant de l’époque des indiens qui habitaient l’ile d’Hispaniola, il en va de même du Fort Capois à Mocaneuf, de la chute de Babichon à Sarazin.  Ce secteur malheureusement, n’a pas encore joué son rôle dans la relance économique de la zone.   
La commune de Sainte-Suzanne reste pratiquement une zone enclavée en dépit de ses indéniables richesses touristiques : le site de Gomèz à Foulon, les vues panoramiques exceptionnelles à partir de Côtelette, morne Coco Loco, morne d’Haïti, les vestiges des anciennes maisons coloniales, les sauts d’eau.  Autant de régions encore inaccessibles qu’il suffirait d’ouvrir à la curiosité des touristes locaux et étrangers pour générer des capitaux au bénéfice de la Commune.

3.7.- Le secteur associatif

Il existe à Sainte-Suzanne un nombre important d’Organisations de Développement. Une enquête réalisée par IRATAM selon le tableau 13 a permis de mettre en évidence leurs zones et domaines d’intervention, les activités déjà réalisées et les obstacles rencontrés dans l’exécution de ces activités.    Cette liste est loin d’être exhaustive, mais dans la présentation monographique de Sainte-Suzanne qui viendra après les diagnostics de terrain nous aurons à présenter cette liste qui sera publiée avec les OCBs par Section Communale.


Tableau 13 : Résultat de l’enquête de l’IRATAM sur les organisations paysannes à Sainte-  Suzanne.
Acteurs
Date Fond
Personne de contact
Zone
Intervention
Domaine
d’intervention
Activités réalisées
Obstacles
APDES
2001
Alcide Hilaire,

Foulon
Ste-Suzanne
et Sections Communales
Environnement et agriculture
Formation,
Jardins de légumes
Economique et
Organisationnel
Elevage libre
OPCS
Avril
1997
Frédéric Pierre 

Côtelette
Ste-Suzanne
 et Côtelette
Éducation,
Élevage,
Agriculture
Caféiculture Production de légumes
Politique en 1997 Economique de
nos jours
APKSIZ, filiale FACN
Août
2000
Ph. Lefranc

Côtelette
Ste-Suzanne
et 4 Sections Communales
Caféiculture
Implantation des
Pépinières de café,
Economique, Motivation des
membres
AMPS
Janv.
1995
Fragilus Alcimé,

Bois Blanc
Sarazin,
Bois Blanc
Environnement
commerce,
Agriculture
Pépinières, Conservation sol et production de légumes
Intrants agricoles, Manque de
motivation des
membres
USDEC
Avril
1995
Abdiace Gustave

Ville de Sainte-Suzanne
Ste-Suzanne, Sarazin,
Côtelette
et Foulon
Environnement
Agriculture
Captage source, Pépinières
production de
légumes
Motivation des
membres
Difficultés pour
commercialiser
les produits
 KEPOS
1997

Ste-Suzanne
 et communes avoisinantes
Commerce,
épargne et crédit
Captage de source
avec l’appui financier du capital- épargne des
membres
Remboursement
Source : Enquête individuelle de terrain (IRATAM, février 2003)

Cette enquête concerne surtout les organisations travaillant en collaboration avec IRATAM. Cependant, il en existe d’autres qui mènent leurs propres activités dans la commune comme : OPS,  Tèt kole ti peyizan Sainte-Suzanne, OPSS, UCEPAM et USAC. 

 

3.8.- Le loisir

            Il n’y’ a pas dans cette Commune de très grandes activités de loisirs.  Aussi les jeunes garçons pratiquent rarement le foot-ball, tandis que les filles s’adonnent aux danses folkloriques.  Le soir certains membres de la population trouvent leurs distractions dans des séances de films projetés par des tiers à raison de Gdes 5 par personne.  Au cours de l’année 2008, le Centre Bourg, en particulier le CCS ont pu bénéficier du CECI, la construction d’une salle de loisir qui fait la joie des jeunes qui n’ont pas uniquement la salle paroissiale de l’église catholique pour d’éventuels programmes en fin d’année, mais un autre structure qui pourra les accueillir sans aucunes contraintes.  Quant aux hommes arrivés à maturité, ils pratiquent la gaguère qui leurs permettent de gagner un peu d’argents dans les paris pendant la distraction.
            Parlant de place publique, à travers la Commune, Seul le Centre Bourg dispose d’une pareille structure et d’un terrain de football non aménagé qui appartient à un notable de la zone qui peut à n’importe quel moment réquisitionner son bien.   





De grandes figures politiques et sociales venant de la Commune de Sainte-Suzanne ont marqué l’histoire de notre pays.  Il s’agit en effet de :
1.)   Le regretté mémoire Septimus Jean François, comme Sénateur de la République, a permis à Sainte-Suzanne, préalablement connu comme quartier de s’élever au rang de Commune en 1881 grâce à ses démarches.
2.)   Le Pasteur Sem Marseille comme président du CEP en 1987 a permis à Sainte-Suzanne de devenir circonscription électorale.
3.)   Monsieur Frits Jean, ayant même sa résidence à Sainte-Suzanne fut gouverneur de la BanqueCentrale.
4.)   Le Sénateur Firmin Jean Louis, il fut président de l’Assemblé Nationale en 1991.
5.)   Le Monseigneur André Almir qui est actuellement Recteur de l’Université Notre Dame et ceci depuis 2005.
6.)   L’Agronome Hermogène Durand, il fut récemment le conseiller principal de l’ex 1er Ministre Jacques Edouard Alexis.
7.)   Monsieur Gabriel Bien-Aimé qui a été dernièrement Ministre de l’Education Nationale.
8.)   L’Agronome Audalbert Bien-Aimé, il est l’actuel Vice Doyen de la FAMV.
9.)   L’Actuel Délégué départemental, Monsieur Arnold Jean Louis.


V.- LES INFRASTRUCTURES ET LES SERVICES COLLECTIFS

5.1.- Les institutions publiques.

            Toutes les institutions publiques ne sont pas représentées à Sainte-Suzanne, on ne retrouve que l’Agriculture, la Santé Publique, la justice, les Archives Nationales, les Finances et la Mairie qui arrivent à fournir des services variés, mais très restreints et limités à la population.  A quelques rares exceptions, ces instituions n’ont même pas un drapeau permettant de les identifier.  Sauf la Mairie a un local très attrayant, répondant aux normes et construit par le FENU entre 2007 et 2008.  Ce Complexe Administratif loge aussi la DGI et les Archives Nationales.  Les autres services n’ont pas de locaux comme c’est le cas de la justice ou fonctionnent dans des milieux peu appropriés au travail, tel est le cas de la Santé Publique etc.  La justice par exemple fait office au local du Commissariat de Police qui n’a pas été affecté de Policiers depuis le départ de l’ex-président Aristide.  Toutes les institutions présentes sont confrontées aux mêmes contraintes de locaux ou de personnels insignifiants etc.   Vu ces contraintes, les décisions ne sont pas forcement respectées, à cause de l’absence de policiers.


Le tableau présent tableau donne une idée de la répartition des élus entre les localités.
Tableau # 9 : Nombre d’Elus locaux de la Commune de Sainte-Suzanne.
Postes
Foulon
Bois Blanc
Cotelette
Sarazin
Mocaneuf
Fond Bleu
Ste-Suzanne
Députés
-
-
-
-
-
-
1
Maires
-
-
-
-
-
-
3
Délégué Ville
-
-
-
-
-
-
1
CASEC
3
3
3
3
3
3
-
ASEC
7
7
7
7
7
9
-
Source : Entrevue au près des concernés, Novembre 2008.
Les femmes sont faiblement représentées dans l’administration publique, d’ailleurs elles participent très peu ou pas aux élections à titre de candidates.  On en trouve quelques unes comme CASEC dont une (1) à Cotelette, une (1) à Sarazin et une (1) à Mocaneuf. D’autres sont aussi rencontrées dans des postes techniques aux Centre de Santé, au service des cartes d’Identification Nationale de l’OEA etc.


5.2.- La santé

Dans la Commune de Sainte-Suzanne, il existe trois (3) dispensaires, dont un (1) à Dupity et deux (2) au Centre Bourg, l’un placé sous la tutelle du MSPP et l’autre administré par les Sœurs de Sainte Thérèse.  Le Dispensaire du MSPP que nous avons eu la chance de visiter a une capacité d’accueil très réduite et minime constituée d’une salle de réception, une salle de consultation et une petite salle réservée à l’administration.   Suivant ses capacités d’accueil ce dispensaire reçoit en moyenne, vingt à vingt-cinq patients par jour.    Quant au personnel, il est largement insignifiant et est au dessous des normes admises.  Il est composé : d’un Médecin, d’une Infirmière, de deux auxiliaires, de trois Superviseurs Auxiliaires, de dix Agents de Santé et une Technologiste.   Ce dispensaire assure la couverture sanitaire à travers les quatre (4) sections de Foulon, Bois Blanc, Cotelette et Sarazin, tandis que celui de Dupity s’occupe de Mocaneuf et de Fond Bleu.  Au moment des pluies l’accès aux différentes Sections Communales étant difficile, cela réduit de ce la portée du travail des Techniciens de la Santé Publique.  De plus, certains membres du personnel comme l’Infirmière, la Technologiste et huit des dix Agents de Santé sont des contractuels, pris en charge par le SDSH qui vient en appui au MSPP.  A plusieurs occasions, ils ont A plusieurs occasions, ils ont été mis à pied, vu que la durée des contrats n’excède pas trois mois.  Le reste du personnel, tous des fonctionnaires de l’état reçoivent l’appui d’une ménagère comme petit personnel que l’administration arrive à payer à partir des recettes locales. 

Selon ce que nous a rapporté le Docteur Gustave Gens et que nous avons vérifié, le dispensaire a d’abord un problème de structure.  Aussi, la salle de réception est utilisée à plusieurs fins, pour pansement, laboratoire planification familiale et archives.  Au début, ils n’ont pas eu de dépôts et c’est grâce à un programme financé par le PAM en Juin 2000, qu’ils ont eu la chance de dégager des fonds qui ont permis de le construire.  

En termes d’équipement, le dispensaire du Centre Bourg dispose :
_ D’une table de consultation
_ D’un microscope
_ D’un petit stérilisateur pour le traitement des matériels de suture (ciseaux, spéculum) et de laboratoire.
_ D’un réfrigérateur à gaz propane pour la conservation des matériels PF et des intrants de vaccination
_ De deux (2) classeurs métalliques
_ D’un classeur en bois
_ De deux (2) bureaux de travail
_ De supports logistiques dont une génératrice, d’un système de panneaux solaires
_ De six (6) batteries et d’un inverter
_ D’une motocyclette

Les maladies recensées dans la zone sont les cas infectieux et parasitaires (typhoïde, malaria et dysenterie) liés aux caractéristiques physiques de la zone, les mauvaises conditions des toilettes dans les maisons et surtout l’utilisation de l’eau des rivières à des fins de toilette ou de bains par certains, pendant que d’autres y rejettent leurs ordures ou font leurs besoins.  Pour éliminer les déchets hospitaliers, on les brule à ciel ouvert, sans un tri préalable qui pourrait peut-être servir à les traiter autrement, ceci constitue un danger grave et sérieux aux conséquences incalculables autant pour les enfants que pour les adultes et aussi bien par rapport à l’environnement.  Suivant les données recueillies, il y existe également, de forts taux de maladies sexuellement transmissibles dont le SIDA.  Les gens testés positifs accordent très peu d’importance à cette infection et ne se font même pas une idée des retombées sociales de leur situation et reviennent très peu au dispensaire.  Ils sont de ce fait très peu sensibilisés par cette infection qui continue de faire des ravages dans les contrées de Sainte-Suzanne vu qu’Il manque déjà la sensibilisation par rapport à cette maladie.  Généralement, les gens qui reviennent de Saint-Domingue sont les plus vulnérables et le Médecin Gustave Gems ayant une fois visité des haïtiens en transit de l’autre coté de la frontière a expliqué pour dire que les nôtres, les hommes travaillant sur les plantations de canne-à-sucre étant éloignés des centres urbains ne disposent pas de préservatifs pour les relations sexuelles et sont obligés d’y aller sans aucune précaution avec des prostituées qui y viennent également pour cette fin et qui fréquentent plusieurs hommes lors de leurs passages. 

Le calendrier des maladies est ainsi présenté à Sainte-Suzanne. 
Principales maladies
Jan
Fev
Mar
Avr
Mai
Jun
Jul
Aou
Sep
Oct
Nov
Déc
Typhoïde












Malaria












Dysenterie












IST












Tuberculose













Les cas de typhoïde et de malaria coïncident donc au moment de la récolte des mangues et des fruits en général, alors que la dysenterie plus fréquente chez les enfants de bas âge se présente sur toute l’année, de même que les IST et la tuberculose.  Les cas qui réclament des interventions plus techniques et des matériels plus appropriés sont référés à l’hôpital de Fort-Liberté.  Au dispensaire de Sainte-Suzanne, les différents services de santé sont payés à Gdes 10.

Malgré les contraintes du terrain, le service du SDSH est très apprécié en matière de planification familiale avec un niveau de participation assez élevé des femmes.  Si le taux de mortalité y est très faible, environ dix à douze cas de décès par mois.  Les taux de mortalité infantile et maternel sont forts, puisque la grande majorité des accouchements ne se font pas en milieu hospitalier et les matrones n’ayant pas la compétence et la formation nécessaire sont souvent fois dépassés par les évènements.  De même, les taux de morbidité sont forts et ils se manifestent notamment par des cas d’invalidité et de mongolisme (retard mental, surdité d’oreille etc.).
Ce dispensaire, comme on l’aurait pensé est confronté à de sérieux problèmes, comme l’a si bien fait ressentir le Médecin.  En effet, le dispensaire de Sainte-Suzanne connaît des difficultés par rapport :
a.)   A la gestion des déchets hospitaliers, vu que le centre ne dispose pas d’incinérateur et le personnel n’a pas non plus reçu de la formation dans ce domaine
b.)   A l’extraction des pièces dentaires vues que la zone déjà ne dispose pas de dentiste
c.)   L’absence de toilette, même pour la satisfaction du personnel
d.)   Au lavage des mains du personnel technique, il n’existe pas de système d’eau courant
e.)   Au local dont l’état actuel laisse à désirer, l’étroitesse des salles, les fissures des murs de même que celles de la dalle sont autant de contraintes qui limitent sa fonctionnalité.  A la moindre goutte d’eau, les archives et les dossiers sont trempés ou perdus
f.)    A la pharmacie de faible capacité qui est alimentée par le dépôt périphérique de Fort-Liberté, connaissant lui également des ruptures de stocks, alors qu’on est très éloigné de cette ville.

Malgré toutes ces contraintes, comme l’on vient de les citer, le dispensaire a parallèlement des atouts non-négligeables comme le terrain qui peut servir à la reconstruction du nouveau local et le personnel tissant entre lui de très bonnes relations doit-être augmenté pour apporter un service de qualité aux riverains. 

5.3.- L’éducation

Le secteur éducatif de Sainte-Suzanne fait face lui aussi à de sérieux problèmes.  On peut entre autres compter :
  • L’éloignement des centres éducatifs, qui oblige des élèves à parcourir chaque jour des dizaines de kilomètres de routes à pied à la recherche du pain de l’instruction
  • L’état délabrant de ces centres avec des parquets en terres battues, en tôles ondulantes et sans latrines ne favorisent pas non plus l’apprentissage des élèves déjà faméliques et sans espoir de trouver quelque chose au retour à la maison.  En saison de pluies, certaines écoles n’arrivent pas à fonctionner, vu l’état physique des locaux  
  • L’insuffisance de bras dans le domaine, concrétisée par le fait qu’un professeur peut avoir deux salles de classe à enseigner et à encadrer
  • Le manque de formations pour les professeurs, dont le niveau académique de certains, cause de lourdes réflexions, vu que plusieurs d’entre eux enseignant dans les classes fondamentales n’ont même pas terminé ce cycle
  • L’incapacité de certains parents de trouver de l’argent nécessaire pour envoyer leurs enfants à l’école et dès fois s’ils arrivent, ils n’ont pas la possibilité d’acheter les matériels didactiques servant à l’apprentissage
  • Certains établissements au niveau primaire bien entendu, n’ont pas les moyens pour rémunérer des professeurs qui ont un salaire de pitance de 500 à Gdes 1000 par mois.  Au niveau du lycée, en tant que fonctionnaire de l’état, un professeur pour une chaire simple reçoit Gdes 5,500 par mois comme salaire net à raison de six (6) heures de cours par semaine.  Ils connaissent eux aussi, une autre difficulté puisqu’ils peuvent passer plusieurs mois avant de recevoir leurs salaires. 
  • Dans certaines écoles nationales, il y’a aussi une carence de mobiliers (pas de bancs, pas de bureaux pour les professeurs).  Par exemple les élèves des deux classes de 7ème Année Fondamentale du lycée sont obligés d’apporter leurs chaises, sans quoi, ils ne pourront pas s’asseoir.  Les Ecoles Nationales de Cotelette et de Dupity avec un effectif de 400 élèves chacune, n’ont pas de toilettes et de citernes.  Comment font alors ces élèves pour étancher leurs soifs ?


Les problèmes et les difficultés ne manquent pas au secteur éducatif, par exemple pour toute la Commune, il n’existe que le lycée de Sainte-Suzanne au niveau secondaire qui fonctionne dans l’après-midi au local de l’Ecole Nationale Mixte qui elle travaille dans la matinée.  Actuellement, les différentes Sections Communales disposent d’écoles communautaires ou autres qui reçoivent les enfants des deux sexes de la maternelle au CEP.
Le tableau qui suit renseigne sur la répartition des écoles primaires à travers la Commune de Sainte-Suzanne.

Tableau # 10 : Répartition des écoles à travers la Commune de Sainte-Suzanne.
Niveaux
Foulon
Bois Blanc
Cotelette
Sarazin
Mocaneuf
Fond Bleu
Ste-Suzanne
Primaire
2
3
2
1
7
17
10
Secondaire
-
-
-
-
-
-
1
Source : Suivant les renseignements d’un ancien Maire, professeur au lycée de Ste-Suzanne
 77477474-0
A Dupity, on vient à peine d’installer le programme du troisième cycle fondamental par les classes de 7èmeet de 8ème.  Par rapport à la population scolarisable, il reste encore beaucoup à faire, en matière d’enseignements et il y’a en ce sens un besoin urgent qui s’impose à travers toutes les sections.
Par rapport à l’alphabétisation, au cours de l’année 2000, il y’ a eu un programme de ce genre instauré par l’état à travers la Commune,  malheureusement, celui n’avait pas apporté de résultats palpables vu que les moniteurs n’étaient pas sensibilisés et responsabilisés et de plus ils fonctionnaient à titre de bénévolat.  Cependant, il y’a actuellement l’IRATAM qui intervient autrement et qui paie les moniteurs et qui sensibilise d’abord les concernés qui sont membres d’OCBs.  Avec ce programme de l’IRATAM, on bénéficie de deux (2) centres à la 1ère Section Communale de Foulon, de deux (2) centres à Cotelette à raison de trente (30) personnes chacune.

5.4.- La justice

L’un des problèmes saillants de la justice reste l’absence de policiers devant jouer le rôle de force coercitive, car la justice sans la police est impuissante pour le respect des décisions et pour le maintient d’un état de droit.  De plus, le tribunal de paix logé dans une maison prise en loyer a été saccagé par un incendie, pour le moment, il est hébergé au local du Commissariat de police qui n’a pas connu de présence policière depuis le départ de l’ex-président Aristide.  Selon les propos du juge suppléant de Sainte-Suzanne Monsieur Arinks Manigat, l’absence de policiers a pas mal de retombées sur la justice à Sainte-Suzanne puisqu’assez souvent des délinquants qui y viennent pour dérober que ce soit au cours e la journée ou de la nuit, ont toujours eu du temps pour s’enfuir vu que la communauté n’a pas les moyens de les coincer. 

Pour ce qui concerne le personnel, c’est encore un autre problème majeur de la Commune de Sainte-Suzanne qui ne bénéficie que de la présence de cinq (5) juges de paix, dont deux (2) au Centre Bourg, à qui relève les affaires de justice des Sections Communales de Foulon, de Bois Blanc, de Cotelette et de Sarazin et trois (3) à Dupity qui traitent les cas de Mocaneuf et de Fond Bleu.  La question des matériels, se posent aussi avec acuité au sein de ce secteur.

Le tableau suivant présente la situation du secteur justice à Sainte-Suzanne.
 Tableau # 11 : Situation du secteur justice à travers la Commune de Sainte-Suzanne.
Indicateurs
Centre Bourg
Dupity
Juges de Paix titulaire
1
1
Juges de Paix suppléant
1
2
Officier de l’état civil
1
1
Greffiers
1
1
Secrétaires
1
0
Hoqueton
1
1
  Source : Le Juge suppléant de Centre bourg

            Pour répéter le juge suppléant du Centre Bourg interrogé sur la question justice, il révèle que les délits et les crimes, en fait très fréquents dans les Sections Communales de Foulon et de Bois Blanc sont référés au Commissaire du Gouvernement à Fort-Liberté et à ce niveau ils confrontent encore d’autre difficultés.  Tout d’abord pour conduire les prévenus à Fort-Liberté, ils doivent alerter les policiers de Trou-du-Nord qui doivent venir à Sainte-Suzanne ou à Dupity et procéder à l’arrestation et pour cela ils sont obligés de disposer d’un véhicule tout terrain, la MINUSTAH fournit en ce sens un appui non-négligeable.  Si les cas arrivent après quatre (4) heures de l’après-midi, les juges doivent payer une brigade composée de deux personnes passent la nuit au local du tribunal pour surveiller les prévenus en attendant l’arrivée des policiers de Trou-du-Nord le lendemain. 

            Pour les cas moins graves comme les contraventions (voies de faits, injures etc), les affaires civiles (conflit terrien) et autres, le tribunal traite ces cas selon le code pénal en utilisant par exemple la conciliation ou il peut demander aux prévenus de payer une amende à la DGI selon le vœu de la loi régissant la matière. 

            Aussi les CASECs coopèrent assez bien avec les juges de paix et dans les Sections Communales par exemple, ce sont ces derniers qui jouent le rôle de juge de paix, notamment par le moyen de la dialectique et la conciliation des parties.  Quant les juges de paix décernent les mandats, s’ils n’arrivent pas à trouver les contrevenants, ce sont les CASECs, à qui l’on remet les dossiers, qui font le suivi et qui ont toujours trouvé des moyens permettant de contraindre les personnes impliquées.   

5.5.- L’accès à l’eau potable

A travers toute la Commune de Sainte-Suzanne, il n’existe pas de réseau d’adduction en eau potable.  Les stations de pompage existant sont hors d’usage.   La plus grande majorité des Sections Communales n’ont même pas de pompes à bras, à Bois Blanc on n’en trouve que deux (2), au Centre Bourg l’une est en panne et l’autre continue de fonctionner.  Une petite structure de captage d’eau réalisée par l’IRATAM sur l’habitation Benn à Sarazin, dans le cadre de son programme de recherche, assure l’alimentation en eau potable.  La majorité  de la population consomme l’eau des rivières qui sert aussi à abreuver les animaux, aux bains et à la lessive, sans oublier ces gens qui y font leurs besoins ou qui rejettent leurs fatras.  L’ampleur des risques qu’elle encourt ainsi, place l’accès à l’eau potable parmi les problèmes prioritaires à résoudre à travers la Commune de Sainte-Suzanne.   


5.6.- Le réseau routier 

Le mauvais état des routes est compté comme l’un des facteurs limitatifs du développement de la Communede Sainte-Suzanne.  Sur la route qui conduit au Centre Bourg, de Trou-du-Nord étant, on en trouve à peine 1,5 Km de routes bétonnés alors que le reste près de 9 Km est encore en terre battu.  Au centre bourg, il n’y a que 400 mètres de rues bétonnées et par rapport aux Communes limitrophes, on se rend compte que Sainte-Suzanne est totalement enclavée.  L’impact du mauvais état infrastructures routières se fait sentir à tous les niveaux de la vie Communale, que ce soit pour l’agriculture, le commerce, la santé, l’éducation.  D’abord sur le plan agricole, des zones de production restent isolées par rapport aux principaux centres de vente comme Trou-du-Nord, Limonade, Bahon, Grande-Rivière du Nord et Cap-Haïtien, etc.  Ensuite à celui de la santé, puisque les femmes enceintes mettent trop de temps pour atteindre les dispensaires du Centre Bourg ou de Dupity pour y trouver des soins et dès fois, les conditions s’aggravent quand il s’agit d’accouchements prématurés ou de mauvaise présentation du bébé, que la vie de la mère et de l’enfant sont en réel danger et que les connaissances d’une matrone se révèlent alors insuffisantes et qu’il faut recourir rapidement à des soins plus éclairés.  Ces difficultés d’accès aux Centres de santé contribuent pour beaucoup au taux actuel de mortalité infantile et maternelle, comme nous l’avons expliqué antérieurement.
S’agissant de l’entretien des voies, c’est le secteur associatif y compris les élus locaux qui prennent cette charge avec l’appui de certains organismes internationaux comme le CECI, le PAM etc.  Aussi, Il n’existe dans la zone, aucun service régulier de transport automobile vers les Sections Communales, sauf les deux (2) camions transportant le charbon de bois reliant Dupity vers Cap-Haïtien y viennent deux (2) à trois (3) fois par semaine.  Par contre, il y’a le véhicule du curé de l’église Catholique,  le Révérend Père Enos Brunot,  qui traverse couramment  la zone jusque vers Dupity.  Il existe aussi, le système de transport à motocyclette qui relie trou-du-Nord et Sainte-Suzanne, le prix de ce transport tourne autour de Gdes 100.   


5.7.- La question d’électricité 

Il y’a environ quinze (15) ans, il existait à Sainte-Suzanne, un réseau d’électrification qui a connu des problèmes de maintenance au niveau de la génératrice de trente (30) kw qui l’alimentait.  Suite à ces difficultés, le réseau est devenu désuet, les transformateurs ne sont pas de taille à supporter la présente génératrice de Cent Cinquante (150) Kw accordée récemment à cette communauté par le MICT.
La Commune de Sainte-Suzanne bénéficie d’un réseau d’électrification, il ne manque que des travaux à effectuer là-dessus pour le rendre fonctionnel.  Les gens aimeraient avoir de l’électricité compte tenu des possibilités économiques qu’elle permet et le niveau de développement qu’elle procure.  Ils aimeraient bénéficier du courant de la Centrale Hydro-électrique de Caracol qui est juste à proximité de la Commune et dont les eaux tournant les turbines viennent en grande partie de ses bassins versants.

5.8.- La Télécommunication 

Dans le temps, la Téléco existait à Sainte-Suzanne, mais depuis le départ de l’ex-Président Aristide, la centrale a été fermée et les matériels ont été emportés au Cap-Haïtien.  N’était-ce pas l’intervention de la DIGICEL, qui a implanté un relai à Foulon, la télécommunication à l’intérieur de la Commune serait impossible, comme c’est apparemment le cas dans certaines zones de hautes montagnes comme à Mocaneuf et Fond Bleu où, il faut marcher de crête en crête pour trouver rarement des signaux.
Pour la recharge des potables, des particuliers ont investi dans des services entretenus à partir de panneaux solaires ou de petites génératrices où l’on paie Gdes 10 à chaque fois que le besoin se fait sentir.

 

5.9.- Les organisations non gouvernementales

           Plusieurs ONGs interviennent dans quelques domaines à Sainte-Suzanne.  C’est notamment le cas d’IRATAM, du CECI, de CARITAS DIOCESAINE, du FAO, du FENU, du PAM, de l’OMS et du SDSH.   Ces organisations offrent pas mal de services et d’encadrements à la population qui en tire satisfaction.  Le tableau qui suit présente les ONGs de Sainte-Suzanne et les domaines dans les quels, ils interviennent.

Tableau # 12 : Les Organisations Non Gouvernementales à Sainte-Suzanne
ONGs
Interventions
CECI
Routes, Elevage, Construction centre de loisir, Charrue, Conservation sol
FAO
Distribution de semences
IRATAM
Elevage, Formation pour les paysans, Alphabétisation, Encadrement apicole
OMS
Campagne de Vaccination
SDSH
Campagne de Vaccination
FENU
Construction, Développement et Gouvernance Locaux, Encadrement
CARITAS
Protection Bassin Versant
PAM
Cantine Scolaire, Aménagement route
FONKOZE
Finance
Sources : Combinée


VI.-  CONCLUSION

Le profil de la commune de Sainte Suzanne a permis de mettre en évidence les principales caractéristiques de cette dite commune. Il s’agit entre autres de :
  • La présentation générale et l’aspect Bio Physique de Ste Suzanne ;
  • L’aspect social et les acticités économiques de la zone ;
  • Les grandes figures historiques et politiques de la communauté ;
  • Les infrastructures et les services sociaux de base existants.
Cette monographie représente une étape importante dans la préparation d’un Diagnostic Participatif et Négocié. C’est aussi une photographie ou un état des lieux partiel de la commune de Sainte Suzanne. Cette partie du travail est antérieur à l’élaboration d’un Plan de Développement de la population cible qui va constituer d’un ensemble de Programmes d’Investissements communautaires à l’intérieur duquel se trouvera les Projets d’Investissements communautaires.
Cependant, ce profil réalisé pendant environ deux mois de travail de terrain est loin d’être exhaustif et va être peaufiné dans les jours à venir.

4 commentaires:

  1. Belle presentation. Que Bondieu touché Sainte-Suzanne

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  2. Jubiler d'or 240eme anniversaire de cette paroisse très prochainement.

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  3. La maladie du vih au cours des 3 dernières années et des douleurs difficiles à manger et la toux sont des cauchemars, en particulier la première année. À ce stade, le système immunitaire est sévèrement affaibli et le risque de contracter des infections opportunistes est beaucoup plus grand. Cependant, tous les séropositifs ne développeront pas le sida. J'ai commencé à prendre des antirétroviraux pour éviter une mort prématurée, mais je croyais en Dieu qui me guérirait un jour. En tant que brevet pour le VIH, nous vous conseillons de prendre des traitements antirétroviraux pour réduire nos chances de transmission du virus à d'autres personnes, il y a quelques semaines, je suis allé à la recherche sur Internet si je pouvais obtenir des informations sur le traitement du VIH par la phytothérapie. Sur ma recherche, j'ai vu le témoignage d'une personne qui avait été guérie du VIH et qui s'appelait Achima Abelard. et un autre brevet concernant le virus de l'herpès, Tasha Moore, qui a également témoigné au sujet de ce même homme, appelé le Dr Itua Herbal Center. J'ai été ému par le témoignage et je l'ai contacté par son adresse Email.drituaherbalcenter@gmail.com OU info@drituaherbalcenter.com. Nous avons bavardé et il m'a envoyé une bouteille de médicament à base de plantes. Je l'ai bu comme il me l'avait demandé. Après l'avoir bu, il me demande de passer un test pour savoir comment j'ai mis fin à ma vie de souffrance du brevet relatif au VIH, je suis guéri et exempt d'arv. Je lui suis toujours reconnaissant Drituaherbalcenter.Voici son numéro de contact: +2348149277967 ... Il m'assure qu'il peut guérir la maladie suivante..Vers, Cancer, Herpès Virus, Hpv, Pile, Erection faible, Maladie de Lyme, Epilepsie, , Cancer de la vessie, Cancer colorectal, Cancer du sein, Cancer du rein, Leucémie, Cancer du poumon, Lymphome non hodgkinien, Cancer de la peau, Lupus, Cancer de l’utérus, Cancer de la prostate, Fibromyalgie, SLA, Hépatite, Dysme de Parkinson, Maladie de Parkinson. Fibrodysplasie ossifiante progressive, syndrome de toxicité de la fluoroquinolone, accident vasculaire cérébral, HPV, érection faible, inflammation du foie et des reins, stérilité masculine / féminine, maladie de l'intestin, maladie de Huntington, diabète, ...

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  4. Je suis ici pour exprimer ma profonde gratitude pour la physiothérapie naturelle dispensée par le Dr Usman. Après trois jours de communication, il m'a envoyé ses plantes médicinales. Je laisse une vie en bonne santé depuis 5 mois après la fin de mon traitement contre l'herpès génital et oral avec la médecine de guérison naturelle Usman, je suis maintenant complètement exempt d'herpès, après l'application et l'utilisation du médicament Usman. Actuellement, le seul traitement pour l'herpès, le cancer, le diabète et toutes les autres maladies humaines est le Dr. Usman Herbal Medicine. Comme je suis un témoin vivant de ce grand miracle, vous pouvez lui envoyer un courrier électronique; à (usmanuwaiforabiu@gmail.com) ou appelez-le ou whatsApp le sur +2349058026857, Stop Herpes with Dr
    Usman phytothérapie. Sauvons la vie en la partageant sur tous les réseaux sociaux, car Dieu vous bénira en partageant cette information qui donnera à chaque patient une nouvelle vie. Merci pour votre temps..

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